Non classé

Rituel de spiritualité à l’aune de l’année nouvelle!

Dans quelques heures nous ferons à nouveau l’expérience du passage à une nouvelle année. Ce passage comme toutes les transitions, représente un moment charnière qu’il peut être important d’honorer, de sacraliser en lui donnant du sens, en prenant le temps de vivre cette étape. L’année 2020 marquera les esprits et nos vies à biens des égards. Nous aurons connu les uns et les autres des bouleversements, des changements non choisis, des moments d’inquiétude, de peine. Nous aurons également fait l’expérience au coeur de cette période difficile, d’instants lumineux, fraternels, solidaires. Des moments durant lesquels, dans l’introspection, nous avons pu nous sentir en accord avec nous mêmes, en harmonie avec ce qui nous entoure. Je vous propose ce soir, de découvrir ou redécouvrir un rituel simple qui nous permet de nous reconnecter à l’essentiel, de nous sentir vibrer, vivant !

D’abord des cadeaux à offrir ! Une orange pour le corps, un poème ou un texte que aimez pour l’esprit et enfin une bougie ou une feuille de laurier pour l’âme. Ainsi, vous aiderez celles et ceux que vous choyez à ce qu’ils prennent soin et nourrissent leur corps, leur esprit et leur âme.


Ensuite, s’installer dans sa respiration ! vous pouvez seul ou à plusieurs vous asseoir en cercle et dans l’obscurité autour d’une bougie allumée. Cette bougie doit être si possible assez grosse de manière à ce que la flamme soit généreuse. Vous pouvez installer cette bougie légèrement en hauteur au centre du cercle, sur un tabouret. Vous allez vous installer dans une assise confortable. Vous prenez contact avec la terre, vous sentez ce mouvement d’attraction vers le bas, la pesanteur. Puis vous sentez également l’étirement de votre colonne, la verticalité dans votre dos. Vos épaules fondent. L’arrière de votre tête, votre cou et votre nuque sont étirés, comme si vous étiez suspendus à un fil. Vous vous sentez alors maintenant en lien avec la terre et en lien avec le ciel. Vous allez accueillir votre respiration. Sentir l’air frais à l’inspir, cette ouverture, cette expansion du souffle et à l’expir sentir de la chaleur dans vos narines. Et dans ce retrait du souffle, vous sentez peut-être que tout se rassemble, se concentre, s’écoule jusque dans votre base. Vous vous inscrivez dans ce cycle de la respiration, dans cet aller et venir de l’inspir et de l’expir… Vous sentez ce rythme s’imprimer dans votre corps, dans votre esprit et dans votre âme.


Trataka. Vous allez les yeux ouverts fixer sans ciller la flamme de la bougie. Il vous faut éviter de cligner des yeux. Vous êtes toujours dans votre respiration et vous fixez la flamme de la bougie ; vous pouvez d’abord fixer et ressentir la base de la flamme, de couleur bleu foncé, vous accueillez toutes les nuances de ce bleu, ensuite vous allez prendre contact avec la partie la plus rayonnante. Puis vous pouvez vous inscrire dans le mouvement de la flamme, à droite, à gauche. Elle peut aussi s’étirer de haut en bas…Vos yeux vont se mettre à larmoyer. Alors il vous faudra laisser ces larmes couler le long de vos joues, embuer votre vision. Vous ne vous préoccupez pas de les enlever, de les essuyer, de les faire disparaître. Ainsi, vous laissez s’écouler ce qui veut vous quitter. Sans regret. Vous sentez peut-être que cela vous soulage comme si cette pratique nettoyait quelque chose en vous. Vous continuez de rester relié à votre respiration et quand cela vous semble être le moment, vous ressortez doucement de cette pratique en prononçant par exemple trois fois le mantra OM ; vous inspirez profondément et sur l’expiration vous prononcez dans le ventre le A puis vous faites monter le O dans la poitrine, le M se prononce à peine du bout des lèvres et les vibrations du mantra montent depuis la base jusqu’au sommet de la tête. Vous pouvez prononcer ce mantra, trois fois.


Que faut-il que je laisse derrière moi ? Que faut-il que j’emporte ? La nouvelle année est toujours un moment de bilan. On fait le point. C’est l’occasion de montrer de la gratitude envers la vie, envers celles et ceux qui ont su nous donner. Reconnaître ces moments de joie malgré les difficultés, les embûches, les blessures. Une formulation plus juste consisterait à dire « qu’est-ce que je souhaite laisser derrière moi et qu’est-ce que je souhaite emporter? » Pas d’obligation, pas d’injonction, juste une invitation à dire merci, à se défaire aussi de choses qui nous alourdissent sans culpabilité, afin de ressentir le présent et se tourner tranquillement vers demain. Ce que vous souhaitez laisser ; un évènement, une émotion, un trait de caractère, un comportement, une attitude que vous n’aimez pas. Je vous invite alors à écrire sur un papier ce que vous souhaitez laisser. . Vous brûlerez ce papier le soir du 31 décembre. Puis, je vous invite à écrire sur un papier un Sankalpa; ce mot sanskrit se traduit par « détermination ». « San » signifie la connexion avec la vérité la plus haute et « kalpa », voeu. Il s’agit de prononcer un souhait, une intention. On se met avec sincérité à l’écoute de soi même. Ce voeu peut devenir un mantra. Il doit s’exprimer de manière positive. On dit que ces intentions énoncées avec sincérité, ont le pouvoir de se réaliser. Dans tous les cas, le sankalpa permet de se relier intimement et profondément à une conviction, quelque chose qui nous apparait évident, fort à l’intérieur de nous. Donc vous écrivez cette intention, ce que vous désirez développer ou voir se développer dans l’année qui vient. Le premier jour de l’année nouvelle, ce sankalpa, inscrit sur un papier sera confié au fil de l’eau ; un ruisseau, un lac, une rivière, l’océan. Cette eau l’acheminera là où il doit aller.


Et pour terminer, je vous offre un texte extrait d’un beau livre de Frédéric Lenoir, philosophe et sociologue, « L’âme du monde ».  » Un sage prit la parole et dit : « Une erreur courante consiste à ramener l’amour à ses seuls visages de la relation parent/enfant, du couple ou de l’amitié. L’amour s’exprime en effet de ces diverses manières. Mais il peut prendre bien d’autres formes. L’amour d’un paysage ou d’une oeuvre d’art peut ouvrir notre coeur à des dimensions aussi vastes qu’une relation amoureuse. Notre coeur, une fois qu’il résonne à la vibration de l’Ame du monde, peut s’émouvoir d’un rien : un sourire, une fleur qui éclot, un nuage dans le ciel, le regard d’un inconnu croisé dans la rue. Il ressent de la compassion pour tout être vivant. Il réprouve avec force toute forme de cruauté, non seulement envers les humains, mais aussi envers les bêtes, quelles qu’en soient les raisons. Il aime le monde, l’univers, la vie ». Un sage prit la parole et dit « Lorsqu’il prend racine dans notre coeur, cet amour universel transforme notre façon d’être et de vivre. Il n’y a plus ni étranger ni lointain. Tout être vivant nous est proche, toute souffrance nous concerne. Tout être est notre ami, notre parent, notre enfant ». Un sage prit la parole et dit : « Un maître demande à ses disciples : comment reconnaître le moment où la nuit s’achève et où le jour se lève? Lorsque l’on peut distinguer un chien d’un loup, répond le disciple. Ce n’est pas la réponse, dit le maître. Quand on peut distinguer un figuier d’un olivier, suggère un autre. Ce n’est pas non plus la réponse, dit le maître. Alors comment ? demandent en choeur les disciples. Quand voyant un inconnu, nous reconnaissons en lui un frère, alors le jour se lève et la nuit prend fin ». Un sage prit la parole et dit : « Cet amour là est sans commencement et sans fin. Il est sans peur et sans frontière. Il est sans attentes. Il donne et reçoit sans jamais se plaindre ni réclamer. Il n’y a plus « moi » et « les autres ». Il n’y a plus ni homme ni femme, ni riches ni pauvres, ni Américains ni Chinois, ni Bouddhistes ni musulmans, ni Orient ni Occident, ni faibles ni puissants, ni justes ni pécheurs, ni purs ni impurs. Il n’y a que la coupe de l’amour qui englobe tout et tous ». /…/ Un sage prit la parole et dit : « L’amour nous lie sans nous attacher. L’amour nous engage sans nous enfermer. L’amour nous fait trembler sans nous mettre dans la crainte. L’amour nous fait pleurer sans refermer notre coeur. L’amour nous fait désirer sans posséder. L’amour nous enchaine et nous rend libre. L’amour nous ancre et nous ouvre à l’univers entier. »


Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.