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Accueillir puis transformer sa fatigue

Une séance de yoga audio pour se détendre et retrouver de l’énergie par la mobilisation du ventre. https://soundcloud.com/user-781236574/seance-de-yoga-accueillir-et-transformer-sa-fatigue

On utilise souvent un vocabulaire guerrier pour se sortir de nos problèmes : combattre, lutter… Moi-même j’étais tentée d’intituler cette séance « séance anti fatigue » ! Avec cette attitude d’aller contre, de faire disparaitre. Driss Benzouine répétait à l’envie lors d’un stage en décembre 2019, qu’on rejetait, qu’on expulsait ce qui nous gênait, en déployant encore plus d’efforts. L’invitation qu’il nous adressait alors consistait à accueillir plutôt qu’à refuser ou combattre.

La fatigue se ressent à différents niveaux : elle est intellectuelle lorsqu’on a fait beaucoup marché ses neurones, physique lorsqu’on a marché, travaillé, fait fonctionner ses muscles, émotionnel lorsqu’on a été confronté à des émotions fortes…on peut aussi être fatigué par les ruminations incessantes, la nuit qui empêche le sommeil. Tous ces niveaux de fatigue peuvent se combiner aussi se traduisant par une fatigue de fond, un épuisement, de la lassitude. Tout nous fatigue ! Même et surtout l’idée d’entreprendre telle ou telle chose. Tout se transforme en effort, en contrainte. Nous pouvons connaitre une fatigue face à la vie, une fatigue de cette vie là. Nous perdons notre élan de vie, notre créativité !

Enjoignant le modèle de pensée ambiant, nous serions tentés de nous reprendre en mains, de lutter, de combattre nous fatiguant alors un peu plus. La volonté contre l’épuisement.

Et si suivant l’invitation de Driss nous pouvions accueillir cela ?! Pas s’y complaire, mais juste un moment, prendre cette fatigue dans nos bras, comme le dirait Dominique lorsqu’il guide une séance de méditation, nous prendre dans nos bras. Dans cette expérience, nous sommes la mère et nous sommes l’enfant : bienveillant, attentif, plein d’amour envers nous-mêmes. Ne serait-ce pas une belle alternative à la plainte et à la lutte ? La pratique des arts martiaux nous donne également la voie à suivre ; ne pas aller contre l’adversaire, mais utiliser sa force, se mettre dans son mouvement pour le déstabiliser.

Je tire un peu plus sur le fil…

L’esprit du yoga est de nous déconditionner. Sortir de nos habitudes, de la routine pour rester vivant et créatif. Alors pour gérer comme on dit aujourd’hui « sa » fatigue, comme on gère « son » stress…pourquoi ne pas nous décaler…s’inscrire dans le mouvement de la fatigue pour s’en décaler ?

Pour ma part, j’ai mis beaucoup de temps pour commencer à intégrer ce que « accueillir » veut dire. J’ai un tempérament actif, fonceur, entrepreneur. Alors accueillir pour moi pouvait s’apparenter à une défaite, au renoncement, à une faiblesse.

Aujourd’hui lorsque je propose de « faire » Virabadrasana, le guerrier, je n’évoque pas cette attitude offensive mais plutôt l’idée de nous relier au courage, à la persévérance, dans notre ancrage. Lutter c’est se jeter en avant, c’est prendre le risque du déséquilibre, de la chute. Prendre la main de la fatigue et l’attirer au Soi.

La séance proposée m’a été également inspirée par Michèle Lefèvre spécialiste reconnue du lien entre yoga et l’ayurvéda. Je la remercie.

Le résumé de la séance : Savasana : la posture du cadavre, Nabhi Chakra : la posture du nombril, Thataka mudra : le geste de l’estomac, Vinyasana : la barque, Balasana : la posture de l’enfant, Paschimottasana : la pince, Paschimattasana : variante de la pince, Sarvangasana : la chandelle, Savasana : la posture du cadavre. On pourra ajouter à cette séance Mariasana (le chat) que l’on peut placer par exemple après la posture de l’enfant.

Le déroulé complet de la séance, pas à pas.

On va commencer par s’allonger en Savasana. Envoyer un message au corps et au mental que l’on va se poser, s’arrêter un moment. Etre à l’écoute du corps, accueillir les sensations. On va laisser le corps se déposer sur le sol. On va se mettre dans sa respiration. Sentir le gout de l’inspir et le gout de l’expir. Le va et vient de la respiration. On savoure ces instants avec trois grandes respirations, davantage si vous le souhaitez.

Nabhi chakrasana la posture du nombril

Nabhi chakrasana : on va plier les jambes, les pieds à plat. Les bras le long du corps. Les paumes des mains en contact avec le sol. On va inspirer et sur l’expir, lever la tête, les épaules, le tronc. Le bas du dos reste bien en contact avec le tapis. On va regarder le nombril. Si on a les yeux fermés, le regard intérieur se porte sur le nombril. Puis on va rester dans une rétention à vide kumbakha. On sent que ça chauffe au niveau du ventre. On va relâcher en inspirant. Puis on expire en reposant la tête, les épaules, le haut du dos. Puis on recommence, on inspire et en expirant on monte la tête, épaules, tronc. On reste dans la rétention à vide. On fait cette pratique plusieurs fois en prenant soin de bien détendre et relâcher entre chaque pratique. 3 à 5 fois. C’est assez puissant.

Puis on se repose en savasana et on est à l’écoute de ce qui se passe dans le corps, comment ça circule, devant, derrière, à gauche et à droite…le chaud et le froid.

Puis on va faire Thataka mudra le geste de l’estomac en dynamique. A l’inspir, on lève les deux bras à la verticale au dessus de la tête. On retourne les paumes des mains et on tend bien les bras. A l’expir on amène les deux bras à l’arrière sur le sol en même temps on pousse sur les talons. On reste dans une rétention à vide. Le menton est rentré, on aspire le ventre, la cage thoracique s’ouvre et on place mula bandha. Puis en inspirant on décroise les doigts et on assouplit les bras, on repose sur le sol en expirant. Et ça repart. On peut faire cette pratique (mudra veut dire geste, sceau) une dizaine de fois. On sent qu’on pousse l’énergie dans tout le corps et que le ventre est stimulé.

On s’installe quelques instants en Savasana, savourant la rémanence de la pratique précédente. Puis on va se préparer à faire la posture de la barque.

Puis on se met sur le ventre. Le front sur le sol, les bras le long du corps.

on reste poumons vides ….
Puis on revient sur le sol. On peut poser une joue.

On inspire. Puis à l’expir, on lève la tête, on amène les bras devant et on lève également les jambes et les pieds. On est alors en appui sur le ventre et le bas ventre. On va rester ainsi poumons vides en se reliant à la roue d’énergie qui se situe autour du nombril, manipura et visualiser la couleur jaune/orange. On inspire, on défait la posture, on expire ; on se repose. Une joue posée sur le sol. Les bras le long du corps. Puis on recommence. On peut faire cette pratique trois fois en prolongeant au fur et à mesure la rétention à vide.

En appui sur les mains on va venir s’asseoir sur les talons, en Vajrasana, la posture du diamant. Puis on va s’installer en Balasana. Le front sur le sol. Les bras vont être tendus devant la tête un peu écartés, en appui sur la pulpe des doigts. On respire dans l’axe, la Sushumna.

C’est une variante de Balasana, la posture de l’enfant.

Puis on va s’asseoir et faire Paschimottasana, la pince. On s’assoit sur les ischions. Les jambes sont tendues. A l’inpir, on lève les bras et on étire le dos. A l’expir, on va garder le dos étiré vers le haut, rentrer le menton, la tête reste dans l’axe du dos. On va poser les mains sur les pieds le pouce sur le gros orteil et l’index autour du gros orteil. Le tronc est donc à l’oblique des jambes. On ne cherche pas à poser le ventre sur les cuisses. Le dos reste bien droit et on respire dans l’axe. On reste, on s’installe. C’est une très bonne pratique pour le dos. Puis on va inspirer , remonter les bras et les reposer de chaque côté. On peut faire une pause dans une position assise qui va bien, fermer les yeux, recevoir.

Puis Paschimattasana, une variante de la pince. On fait reposer le ventre sur les cuisses tout en étirant le dos vers le haut et vers les pieds. On peut aménager la posture, l’apprivoiser en pliant les jambes, pieds à plat mains derrière les pieds et on va faire avancer les pieds vers l’avant du corps, ou les faire glisser en maintenant le contact du ventre avec les cuisses et l’étirement du dos. On s’installe dans la posture et en respirant dans le dos. Ces deux pinces permettent d’étirer tout l’arrière du corps et aussi de stimuler le ventre.

Et on va s’allonger. On sent alors tous les effets dans notre dos de la flexion et du retour du dos sur le sol. Puis on va fléchir les jambes et s’installer dans la posture de la chandelle.

Sarvangasana, la chandelle.

Enfin, on va faire Sarvangasana, la chandelle. C’est une grande pratique dans le hatha yoga. Elle nous invite à renverser le sens de la circulation sanguine notamment, et, irriguer fortement notre cerveau. Elle stimule la thyroïde. C’est sur le plan symbolique, une posture qui nous invite à un renversement de perspective, à du changement, à nous décaler, à sortir de nos habitudes. On peut l’aménager en se rapprochant d’un mur, le dos bien à plat, les bras et les mains légèrement ouverts, on va mettre les pieds au mur, les jambes à la verticale. Cela donne beaucoup de détente. On peut y rester un certain temps et mettre un petit coussin sous la tête ou dans la nuque..pour se sentir confortable.

Puis pour défaire Sarvangasana, on va mettre les bras au sol, à l’appui des bras et des mains, on va plier les jambes et dérouler doucement le dos en le reposant petit à petit, vertèbre après vertèbre sur le sol. Les jambes toujours fléchies, les pieds posés sur le sol, on va faire glisser et allonger les jambes.

On accueille, on reçoit alors dans Savasana, toute l’empreinte de la séance… On peut rester dans le calme et la tranquillité.

1 commentaire

  1. Fabienne Juillard

    23 décembre 2020 at 18 h 37 min

    Merci Olivia pour cette séance. Deux mois sans prendre le temps de faire du yoga et ce soir ce fut magique !!!

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